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Projets en approche sculpturale

au certificat en arts visuels de l'ÉMI, UQO
Projet | 01
Le lampadaire à bouteilles

Au départ de ce premier projet, une inspiration tirée d'un collage... En effet, la photo d'une sorte de porte-bouteilles de métal accroché à la galerie d’une maison patrimoniale s'est retrouvé dans un de mes collages. Un an plus tard, à Noël, pendant un séjour dans les Laurentides, quelle ne fut pas ma surprise de voir en vrai ce même objet, répliqué plusieurs fois et suspendu dans la galerie du vieux magasin général de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. Cette synchronicité autour d'un objet à la fois insolite et esthétique m'a poussée à recréer une structure de type porte-bouteilles. J'entends ce mot de « synchronicité » dans le sens jungien, soit comme une occurrence d’événements qui ne sont pas liés par la causalité, mais dont l'association devient significative.

En partant de la contrainte de la structure en bois, j’ai gardé une certaine hauteur des montants, à la fois pour avoir un « effet lampadaire » et rappeler ceux d’une galerie extérieure. En plus du bois, ma sculpture combine les matériaux du verre (avec les bouteilles) et du métal (équerres de style ancien en fer forgé et le support de cercles provenant d’un appareil à fondue). S’y sont ajoutés des matériaux saugrenus comme de la fausse mousse verte, des petites balles de styromousse, des filets de plastique et filets de mousse d’emballage pour fruits. Enfin, j’y ai ajouté la composante de lumières de Noël qui rend l’objet à la fois utile et festif.

 

Ce jeu de détournement d’objets et de combinaison des matières fait osciller entre étrangeté et « signifiance ». Mon objet reproduit-il quelque chose de naturel ou d’industriel? Relève-t-il de l’art ou de l’artisanat? Est-il décoratif ou utile? Est-il précieux ou bon marché? Est-ce un objet d’intérieur ou d’extérieur?

 

Pour sa mise en espace, mon souci était de placer le lampadaire dans une pièce suffisamment grande que pour le voir en entier mais aussi dans une pièce assez sombre que pour profiter du fait qu’il s’illumine.

Projet | 02
Einstein et les porte-sucettes

Ce deuxième projet se veut ludique et légèrement provocateur. Il repose sur la répétition d’objets qui rappellent les présentoirs à sucettes des boulangeries européennes. Pour sa mise en espace, j'ai créé un dispositif où les sculptures de cire ou de plâtre posées sur des supports (rondins de bois et plateau en verre) servent elles-mêmes de supports pour les sucettes et sont placées sur ce qui s'apparente à un comptoir de bois grâce à plusieurs plaques de contreplaqué vissées sur le fond et le côté d'un établi.

Les fausses sucettes sont réalisées à partir de boules de styromousse de différentes tailles, couvertes de papier (serviettes de table) et piquées sur des brochettes en bois. La seule vraie sucette, plus grande, est à l’effigie du physicien Einstein. Il s’agit de la photo célèbre du scientifique qui tire la langue à des journalistes. Je me suis approprié cette image en colorant la langue d’Einstein (comme s’il avait mangé toutes les sucettes de son présentoir) pour prolonger l’effet frondeur qu’elle a eue à l’époque.

 

La contrainte du projet était d’utiliser trois fois le même objet moulé. Après une expérimentation infructueuse avec la mousse isolante pour obtenir une sculpture plus légère, je me suis rabattue sur des matériaux plus classiques, le plâtre et la paraffine. Dans les moulages en paraffine, j’ai versé des perles d’eau, du papier doré et du pastel gras pour mettre de la couleur et créer des effets éveillant la curiosité, voire les sens (essentiellement la vue, le toucher, le goût par associations). La sculpture en plâtre est complètement noire et partiellement lustrée. Elle ne présente que la sucette d’Einstein pour laisser place à des associations d’idées avec la science (les trous noirs, les atomes, etc.) mais surtout avec le fait de se prendre au sérieux... ou pas!

Projet | 03
À travers la cage...

Dans un registre ludique et poétique, « À travers la cage » renvoie à la capacité que nous avons d'être totalement absorbés par un spectacle. À partir d’un assemblage d’éléments hétéroclites, métalliques et plus organiques, j'ai voulu mettre en scène l'enfance et cette capacité à s'émerveiller qui lui est souvent associée. Composé d’une armature de métal recyclée, d’un mécanisme provenant d’une boule musicale de Noël, d’un oiseau de tissu (cardinal), de bois flotté, d'un papillon en origami, d'un pompon à franges et de boules de styromousse couvertes de papier coloré, mon objet cage ouvre sur un espace où un enfant et son chat semblent regarder l'oiseau qui lui-même les regarde.

L'ensemble tient aussi du mobile qu'on trouve dans les chambres de bébés avec ses objets colorés qui tournent lentement autour du même axe. Le mécanisme permet de souligner le jeu de regards en faisant tourner le dessin du garçon et du chat autour de l’oiseau, mais aussi en attirant l'attention d'éventuels spectateurs face à l’objet suspendu.

Toujours dans la dynamique de celui qui regarde versus celui qui est regardé, la fausse fenêtre rappelle les pellicules de film. Le dessin réalisé au feutre reprend le sujet d’une photo retouchée du photographe indonésien Tri Joko. Cette dernière avait reçu un prix mais créé une controverse parce qu’elle regroupe artificiellement le chat et l'enfant qui avaient en réalité été photographiés séparément.

La sculpture est suspendue à une sorte d'échafaud à hauteur du regard. Ce dispositif évoque pour moi une pratique des Chinois qui ont pour habitude de suspendre des cages à oiseaux dans les arbres des parcs pour les écouter chanter. Avec ses traits asiatiques, l'enfant du dessin me fait penser à cette Chine où j’ai vécu mes années de jeune maman. Enfin, la cage sans réels barreaux évoque aussi une certaine sagesse orientale qui prétend que, souvent, la cage dans laquelle on se croit enfermé a toujours été ouverte…

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